The Time For Denial Is Over - Berlin

Transnational Restitution Movement
Festival CTM Berlin

3 et 4 février 2023
HAU2, Hallesches Ufer 34, 10963 Berlin

3 février 15h – 18h > TICKET
4 février 15h – 18h  >
TICKET

Événements en anglais et français avec une traduction orale à l’anglais. > ici

Depuis les années 1960, un mouvement d'artist*es, intellectuel*les et militant*es, relié*es à travers le monde, s'est engagé avec persévérance pour la restitution des biens culturels africains et des restes ancestraux afin de faire avancer le processus de décolonisation. Après une longue période de stagnation, le débat s'est accéléré pendant ces dernières années, avec des exemples de restitutions physiques comme les trésors de Behanzin à la République du Bénin ou les bronzes du Bénin au Nigeria. D'innombrables initiatives d'artistes et d'institutions culturelles ont vu le jour dans le monde entier pour faire avancer et accompagner ce processus de restitution. En ce moment historique, le GROUP50:50 invite des artistes, des activist*es et des intellectuel*les d'Europe et d'Afrique à poser les jalons pour un mouvement de restitution transnational.

Après des rencontres à Palerme et à Leipzig, ils discuteront à Berlin, dans le cadre d'une série de conférences, performances et projections, l'importance du patrimoine culturel immatériel et de la musique dans le processus de la restitution. Qu'advient-il de tout le savoir et de la musique rassemblés par les missionnaires, les ethnographes, les commerçants et les fonctionnaires des administrations coloniales et qui restent enfermés dans les archives en Europe à ce jour ? Comment les rendre de nouveau accessibles aux habitants des pays et régions d'Afrique dont ils constituent l'héritage ? Comment les musiciens et les artistes qui travaillent entre les continents gèrent-ils cet héritage ? Et comment éviter que les mêmes mécanismes d'appropriation violente du savoir et des pratiques culturelles ne soient reproduits aujourd'hui ?

Organisé par GROUP50:50 en collaboration avec le CTM Festival, PODIUM Esslingen, Centre d'Art Waza Lubumbashi et Fondazione Studio Rizoma Palermo.


3 février, 15h – 16h30, HAU2,

QUI EST LE VOLEUR, QUI EST LE PROPRIÉTAIRE ?

Modération : Eva-Maria Bertschy

Au vu des biens culturels et des restes ancestraux conservés dans les musées européens, les collections privées et les archives des universités, toute une série de questions juridiques complexes se posent. A qui appartiennent ces objets ? S'agit-il d'objets ou plutôt d'êtres humains ? Ont-ils été expropriés, arrachés par la force ou acquis légalement ? À qui doivent-ils être restitués ? Comme il manque souvent des informations essentielles pour répondre à ces questions, nombreux sont ceux qui argumentent en faveur du statu quo. Quel est le rapport entre les questions de propriété et les droits culturels et humains des peuples dépossédés ? Dans le cadre de la restitution, les prémisses juridiques de notre ordre mondial actuel sont également soumises à une critique décoloniale.

YOU HIDE ME (1972, 16 min), NII-KWATE OWOO – projection

En 1970, le cinéaste ghanéen Nii Kwate Owoo a obtenu par une ruse l'autorisation de tourner un film pendant une journée dans les archives du British Museum. En 1971, ce film intitulé « You hide me » a été interdit au Ghana car il était considéré « antibritannique », ce qui a attiré l’attention mediale. Plus d'un demi-siècle plus tard, « You hide me » a été récompensé en 2020 par le prix du meilleur documentaire au festival du court métrage de Paris. Le film se termine par la phrase suivante : « Nous, peuples d'Afrique et d'origine africaine, demandons que nos œuvres d'art, qui incarnent notre histoire, notre civilisation, notre religion et notre culture, nous soient immédiatement et inconditionnellement restituées ».

MWAZULU DIYABANZA – discours & discussion

Mwazulu Diyabanza est un activiste congolais et le fondateur du Front multiculturel contre le pillage. En 2020, il a tenté de voler des objets dans des musées européens pour les ramener dans les régions et les communautés d'où proviennent ces objets. Dans son discours pour "The Time For Denial Is Over" à Palerme en juin 2022, il a posé la question : "Qui est le voleur ?". À Berlin, il enchaîne avec une contre-question : "Qui est le propriétaire" ?

SARAH IMANI - discours

Sarah Imani est avocate. Son travail et ses recherches se concentrent sur le droit international, le droit pénal international et les droits de l'homme ainsi que sur la théorie du droit international. Elle est conseillère juridique à l'Institut d'intervention juridique de l'ECCHR (European Center for Constitutional and Human Rights). Elle y travaille à propos des crimes coloniaux allemands et européens et de la critique postcoloniale du droit. Le ECCHR a été fondé en 2007 par des juristes internationaux afin de lutter contre les violations des droits de l'homme par des moyens juridiques.

Suivi d'une discussion avec le public.


3 février 23, 16h45 - 18h30, HAU2,

THE RESTITUTION OF INTANGIBLE CULTURAL HERITAGE (ENG)

Modération : Patrick Mudekereza

Outre les artefacts culturels et les restes ancestraux, les ethnographes, les collectionneurs d'art et les missionnaires des anciennes colonies ont également enregistré et collecté de la musique et d'autres biens culturels immatériels afin de les mettre à la disposition des musées et des universités européens pour raisons de recherche. Mais jusqu'à présent, ces enregistrements n'ont guère été pris en compte dans le débat actuel sur la restitution. Comment ces enregistrements peuvent-ils être rendus accessibles aux artistes, musiciens et chercheurs, mais aussi aux communautés locales dont ils constituent le patrimoine culturel ? Comment peuvent-ils se les réapproprier ? Et comment traiter le matériel et les représentations qui reproduisent la violence coloniale ?

SOMETIMES IT WAS BEAUTIFUL (2018, 40min), CHRISTIAN NYAMPETA – projection

Le film de Christian Nyampeta « Sometimes it was beautiful », parle d'une rencontre improbable entre des amis qui regardent au cinéma « I fetischmannens spår » (Dans les pas du docteur sorcier), l'un des six films que le cinéaste suédois Sven Nykvist a réalisés sur le Congo entre 1948 et 1952. Des intellectuels postcoloniaux, un cinéaste et une haute personnalité royale d'un ancien empire colonial parlent des « traces d'une histoire douloureuse » et de « l'équilibre de la composition ».

PATRICK MUDEKEREZA, CHRISTIAN NYAMPETA, LARS-CHRISTIAN KOCH – conversation

Prof. Dr. Lars-Christian Koch

Lars-Christian Koch est directeur du Musée d'ethnologie et du Musée d'art asiatique de Berlin ainsi que directeur des collections des « Staatliche Museen zu Berlin » au Humboldt Forum. Il est professeur d'ethnomusicologie à l'université de Cologne et professeur honoraire d'ethnomusicologie à l'université des arts de Berlin. Il a dirigé le projet de recherche « Exploitation et numérisation des enregistrements sonores de la commission phonographique prussienne 1915-1918 ». Ses recherches portent sur l'étude des instruments, avec un accent particulier sur la facture instrumentale, la musique bouddhiste, la musique pop et la culture urbaine ainsi que les enregistrements sonores historiques.

Christian Nyampeta

Christian Nyampeta est artiste, cinéaste et écrivain. Il travaille à New York, Londres, aux Pays-Bas et au Rwanda. Dans son travail, il s'intéresse à l'impact culturel de la violence coloniale et étudie la manière dont les individus et les communautés négocient les formes de violence organisées par la société. Il organise et développe des programmes, des expositions, des performances, des expériences pédagogiques et des publications qui sont conçus comme des structures pour les sentiments collectifs, la pensée coopérative et l'action commune.    

Patrick Mudekereza

Patrick Mudekereza est écrivain et commissaire d'exposition. Il est le fondateur et le directeur artistique du Centre d'art Waza, un centre d'art indépendant unique en son genre situé à Lubumbashi. Il a cofondé et dirigé les trois premières éditions des Rencontres Picha, Biennale de Lubumbashi, est cofondateur du GROUP50:50 et co-auteur de « The Ghosts Are Returning ».

Suivi d'une discussion avec le public



4 février 23, 15:00 - 17:00, HAU2,

TOWARDS NON EXTRACTIVE PRACTICES IN CONTEMPORARY MUSIC.

Modération : Elia Rediger

Aujourd'hui encore, les musiciens occidentaux s'approprient la musique des pays du Sud global et en tirent des grands succès financiers et professionnels, alors que les auteurs et les cultures d'origine de cette musique ne reçoivent que peu d'attention ou de reconnaissance. Il n'est pas rare qu'ils ne respectent pas les droits d'auteur des musiciens, qui ne peuvent pas être revendiqués en raison de l'absence de bases juridiques ou de sociétés de gestion collective correspondantes. Ainsi, les pratiques extractives des ethnomusicologues de l'époque coloniale se poursuivent. Comment de nouvelles formes de collaboration peuvent-elles se développer pour un échange égalitaire et inspirant ?

TEMPORARY STORED, JOSEPH KAMARU (KMRU) – performance sonore et discussion 

Joseph Kamaru aka KMRU est un artiste sonore qui vit à Berlin. Il s'intéresse à la culture sonore, à la perception acoustique au-delà de la norme et à l'improvisation. Dans "Temporary Stored", l'artiste né à Nairobi, s'interroge sur l'importance des archives sonores dans l'histoire de la violence coloniale. Avec des sons de synthétiseur, des field recordings et des enregistrements des archives du « Musée Royal de l'Afrique Centrale » à Tervuren, il se lance dans une réappropriation des sons volés.

PAMELA OWUSU-BRENYAH – discussion

Pamela Owusu-Brenyah est commissaire d’exposition et organisatrice d'événements. Par son travail, elle promeut la visibilité de la culture afro-pop et des artistes d'origine africaine. Elle a fondé la plateforme AFRO x POP et le festival du même nom afin d'offrir un espace d’expression à la scène musicale afro-allemande et de créer des ponts entre l'Allemagne et le continent africain.

KETAN BHATTI - discours

Ketan Bhatti travaille comme compositeur et percussionniste entre différents genres et mondes culturels. Ses travaux vont de la musique de chambre contemporaine aux productions électroniques basées sur le hip-hop, en passant par la musique expérimentale et le théâtre dansé, la musique de scène et la musique de film. Il compose avec son frère Vivan Bhatti des pièces de théâtre musical qui posent des questions sur l'intégration et l'exclusion et qui ont été jouées entre outre, à la « Neuköllner Oper », à la Tischlerei – Deutsche Oper Berlin et au « Staatsoper Hannover ».

Suivi d'une discussion avec le public.


4 février 17h15 - 18h00,

THE USE OF MUSIC FOR A DECOLONIAL CULTURE OF REMEMBRANCE (FR/ENG)

Modération : Patrick Mudekereza

La musique joue un rôle central dans les pratiques rituelles liées aux artefacts culturels conservés dans les musées européens, ainsi que dans l'inhumation des dépouilles des ancêtres conservées dans les archives des musées et des universités. Comment les musiciens contemporains peuvent-ils accompagner la restitution des biens culturels et des restes ancestraux et participer à une culture de la mémoire décoloniale dans les villes européennes et africaines ?

FABRIZIO CASSOL AND KOJACK KOSSAKAMVWE – performance et conversation

Fabrizio Cassol

Fabrizio Cassol est un saxophoniste de jazz, clarinettiste, compositeur et arrangeur belge. Son album « Requiem pour L. » – une adaptation de du « Requiem » de Mozart pour accordéon, guitare, basse, batterie, euphonium et harpe à lamelles, interprété par sept chanteurs en cinq langues africaines et en latin – a été inscrit sur la liste des meilleures œuvres du Prix de la  « Deutsche Schallplattenkritik » en 2019.

Kojack Kossakamwe

Kojack Kossakamwe est un musicien de jazz et un virtuose de la guitare, originaire de la République démocratique du Congo. Avec génie polyrythmique, il allie le jazz et les sonorités traditionnelles congolaises à la rumba congolaise populaire. Le lien spirituel avec la musique joue un rôle important pour lui. Pour « Requiem pour L. », il a participé à la composition de nombreux morceaux et s'est produit sur scène en tant que guitariste. Pour « The Ghosts Are Returning », il est le dirécteur musical avec Elia Rediger.

Suivi d'une discussion avec le public.



avec

Eva-Maria Bertschy
curator, artist, GROUP50:50, Berlin / Palermo

Patrick Mudekereza
curator, artist GROUP50:50, Lubumbashi

Elia Rediger
artist, musician, GROUP50:50, Basel

Kojack Kossakamvwe
musician & composer , GROUP50:50, Kinshasa

Prof. Dr. Lars-Christian Koch
Ethnologist, Collection of Staatlichen Museen zu Berlin Humboldt Forum.

Mwazulu Diyabanza
Aktivist

Sarah Imani
Lawyer, ECCHR.

Christian Nyampetas
filmmaker

Joseph Kamaru
soundartist

Pamela Owusu-Brenyah
curator, booker

Ketan Bhatti
composer, drummer

Fabrizio Cassol
Saxophonist, composer


Kuration
Eva-Maria Bertschy
Patrick Mudekereza

Soziale Medien
Fellow Publishing

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